Marche 2017

La marche 2017

 

Chers amis,

Voici un témoignage relevé ce 20 août 2017 dans le livre d’or de la marche : « Grand merci pour toute l’organisation de cette belle journée, les enseignements et les temps de prière particulièrement soignés. Merci pour la participation des jeunes. A. et G. »

La marche 2017 fut un bon moment de convivialité entre les chrétiens de diverses paroisses ;  les échanges pendant la marche et pendant les repas ont permis à tout un chacun d’écouter les expériences locales et de reprendre du souffle. Les exposés de notre orateur, l’abbé Pierre Godfroid, furent très suivis et appréciés et nous ont permis de comprendre l’évangile sous un angle plus social, à savoir qu’aimer l’autre revient à aimer Dieu lorsque nous y voyons le Christ présent. Les deux témoignages entendus à l’heure de midi nous ont interpellés à travers les divers exemples de pauvreté vécus par des hommes et des femmes de nos paroisses et les gestes de charité qui sont donnés en réponse. La messe fut, aux dires de la plupart, de grande beauté, et la veillée de prière et d’adoration fut très intense. Enfin, nous remercions les bénévoles de la locale de la Conférence Saint-Vincent de Paul qui nous ont préparé les bons repas de midi et du soir.

Voici quelques moments clés à revoir :

 

Abbé Godfroid Église Sainte-Marie-Chevigny marche2017-03 marche2017-02

 

Quelques réflexions préliminaires :

Toute la bible regorge des paroles de Dieu relatives à la veuve et l’orphelin. Que dit Dieu à ce sujet dans l’ancien testament et que dit Jésus sur la solidarité et la dignité de l’homme ?

Qu’est-ce que la solidarité ? L’homme a besoin de vivre avec ses semblables, de communiquer avec eux, d’être reconnu dans sa dignité, d’être aimé. La vie en société nécessite un minimum de solidarité humaine, qui s’exprime à travers un réseau de relations en vue de l’entraide, mais aussi dans une communauté locale ou nationale qui établit progressivement des institutions d’aide sociale.

La solidarité n’est pas l’apanage des seuls chrétiens. Qu’il s’agisse de bénévolat ou d’un lien entre travailleurs, elle implique un sens collectif. A certains moments dans l’histoire de la société industrielle, elle s’est constituée en une force de contre-proposition, parfois contre d’autres. De nos jours, la solidarité a tendance à être davantage institutionnalisée, ce qui peut nous donner le sentiment qu’il ne nous appartient pas d’effectuer de gestes solidaires puisque l’Etat et ses institutions ont pris le relais au fil du temps.

La notion de charité, qui apparaît plus désuète dans le langage, inclut la gratuité. Il s’agit d’un acte individuel basé sur l’amour. Cela va au-delà de la justice humaine, et touche la justice de Dieu, laquelle implique nécessairement la solidarité fraternelle. La liaison avec la foi en Dieu est évidente. La charité individuelle est liée à la solidarité collective du Royaume des cieux. Elle est le deuxième élément du double commandement d’amour de Dieu et du prochain. Jésus a déclaré qu’aider l’autre revient à le servir Lui-même ; l’exemple du lavement des pieds est frappant à ce sujet. C’est en prenant la nature humaine que le fils de Dieu s’est fait frère de chaque homme et donne à chaque être humain la vocation à devenir lui aussi fils de Dieu ; de ce fait, hommes et femmes sont frères et sœurs en Christ. La charité est une vertu théologale c’est-à- dire surnaturelle, car il nous est bien difficile d’y accéder pleinement.

La charité apparaît difficilement définissable ; elle est l’autre terme du mot « amour ». Elle est la caractéristique de Dieu. Celui-ci nous appelle à aller plus loin que ce que nous faisons habituellement en aidant /aimant nos proches, mais à aimer aussi nos ennemis et à leur pardonner. Les béatitudes ne sont-elles pas une invitation à faire ce pas de plus ? Jésus nous promet la vie éternelle en contrepartie, c’est-à- dire la vie en Lui. Le fruit de la charité est la paix du cœur.

Quel engagement pour moi dois-je en tirer ? Un critère de jugement est de savoir si la référence de mon action, je la tire de Jésus de Nazareth. Quand je regarde l’autre et lui apporte mon aide, est-ce que je vois Jésus à travers lui ?

L’option préférentielle pour les pauvres est la trame de la Bible à ce sujet.

La doctrine sociale de l’Eglise peut également être une référence structurée. Quelques points d’attention : la gratuité ; la diversité des dons (sourire, présence, regard, etc) ; donner et faire inconsciemment la leçon (!) ; établir une relation de confiance ; mon regard sur les blessures de la vie (le prisonnier qui me côtoie) ; les bénévoles ; l’amour « agapè » ; respecter la dignité de la personne ; donner et protéger ; donner à « Jésus », … Ste Mère Teresa de Calcutta disait à propos de l’Occident que la plus grande pauvreté le concernant est la solitude des personnes.

La question à se poser n’est-elle pas en définitive de savoir quel regard je pose sur chaque homme ou femme et si je vois en Lui un fils bien-aimé de Dieu ? Si oui, mon attitude envers lui ne sera-t- elle pas bienveillante, libératrice ?


Chapitre 25 de l’évangile de saint Matthieu


« Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire.

Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs : il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche.
Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : “Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde.

Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ;
j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !”
Alors les justes lui répondront : “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ? tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?”
Et le Roi leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.”
Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : “Allez-vous- en loin de moi, vous les maudits, dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges.

Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli ; j’étais nu, et vous ne m’avez pas habillé ; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité.” Alors ils répondront, eux aussi : “Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, avoir soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?”
Il leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.” Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. »

Qu’est-ce que Jésus veut nous dire en étant là à genoux devant nous (lors du lavement des pieds) ?

Je crois que Jésus attend des hommes qu’ils se mettent debout … « Relève-toi. J’ai confiance en toi ! ».

Dans le corps de Jésus, toute personne est importante, chacun a son don à exercer… Jésus nous appelle à faire ce qu’il a fait lui-même… Il propose de nous mettre à notre tour à genoux devant nos frères et sœurs pour les relever.
Jean Vanier


« C’est à moi que vous l’avez fait ! »

 Nous avons pensé qu’après avoir vécu une journée de marche sur le thème de la miséricorde en 2016, il était naturel de s’interroger sur notre manière d’apporter de la solidarité à nos semblables.

Aussi, pour 2017, nous sommes partis de la phrase de Jésus citée par l’évangéliste Mathieu en son chapitre 25 : « chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ». Cette phrase de Jésus nous interpelle.

Flyer Marches des chrétiens 2017

L'orateur du jour : Monsieur l’abbé Pierre Godfroid

Est né à Our Opont en 1948. Il fait ses études au petit séminaire de Bastogne et au Grand Séminaire de Namur (LLN). Ordonné en 1973, il est d’abord vicaire à Bertrix, ensuite aumônier militaire en Allemagne, vicaire à Libramont de 1976 à 1985, aumônier provincial de la JOC (jeunesse ouvrière chrétienne) de 1981 à 1985, aumônier national de la JOC de 1985 à juin 1992 et aumônier général de l’ACRF (action chrétienne rurale des femmes) d’avril 1993 à juin 2006.

Actuellement, il est conseiller théologique pour l’ACRF, et curé de paroisse à Laneuville (2001) et Ste-Marie-Chevigny et Ourt (2005), Bougnimont (1998), membre du bureau provincial des équipes populaires, aumônier de l’hospitalité pour le pèlerinage de Lourdes en septembre, formateur bénévole au CEFOC (centre de formation Cardijn) et membre du bureau de FOCELUX (formation chrétienne centre Luxembourg).

Abbé Godfroid